Loretta Strong
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DISTRIBUTION
Mise en scène : Gaël Leveugle
Musique (composition et interprétation) : Jean-Philippe Gross
Lumières : Matthieu Ferry
Avec : Gaël Leveugle
Images : Jeanne Comode
Scénographie : Gaël Leveugle
Collaboration artistique : Élise Hote
Programmation informatique : Dario Sanfilippo
Graphisme : Louisa Cerclé
Production / diffusion : Élodie Couraud
PRODUCTION
Compagnie Ultima Necat.
COPRODUCTION
La Manufacture – CDN de Nancy, Centre Culturel André Malraux - SN de Vandœuvre-Lès-Nancy ; La Manufacture, CDN de Nancy ; Transversales, Scène Conventionnée de Verdun.
SOUTIENS
Collectif 12, Mantes-la-jolie, Région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, Du dicréam et de la spedidam.
NOTE D’INTENTION
Copi est un caricaturiste en même temps qu’un auteur de théâtre. Il propose des images de crise. De mise en crise de la représentation. Cela m’intéresse d’envisager le théâtre non pas comme une fabrique naturaliste mais comme un outil de liquidation des imaginaires arrêtés. Aujourd’hui le marketing attaque le corps comme un terrain de conquête. Il suffit de regarder un footballer dans un magazine. Le story telling politique noie dans un vacarme médiatique les petits bruits dont chacun d’entre nous devrait pouvoir se saisir pour faire lui-même le récit de son existence. La caricature est un moyen de libérer nos pensées, donc en premier lieu notre sensible, de toute imagerie conditionnée, mais sans rentrer en dialectique avec. Sans discours. Un art du comique qui n’est pas du divertissement. Une politique émancipée : devant les images de caricature nous sommes tous égaux.
Minimalisme, lyrisme, corps performatif et concert : nous rejetons l’empire naturaliste stanislavskien sur le théâtre contemporain et assumons une recherche formelle et poétique. L’acteur et le metteur en scène sont la même personne. La mise en scène se fait depuis le plateau et non en organisant le regard depuis la salle. Il faut laisser le public « déballer son propre pique-nique », comme dit François Morellet. J’ai conçu un espace minimaliste, fait de structures géométriques en tubes métalliques de 22 mm. L’une d’entre elles, un cube, occupe le centre du plateau et contient l’acteur. Les autres portent les projecteurs. Aucune source n’est cachée. Rien n’est magique. Tout est objet. L’acteur est nu. Il ne caractérise rien, n’incarne rien. Performe. Son mouvement construit un drame dans l’espace conditionné du cube en empruntant les techniques du mime, de la danse butôh, de la tragédie et de la farce. La voix, conçue comme un mouvement vibratoire, soumise à la métrique et aux harmonies, confère à l’émotion elle aussi valeur d’objet, devient plastique et s’accorde au geste dans une composition tendue sur le déroulement du texte. Le poème ici est un chant hubriaque et grotesque. La musique concrète et matérielle de Jean-Philippe Gross, comme pour les aveugles, tient lieu de décor, de contexte effectif et non de teinture affective. La lumière vibratoire de Matthieu Ferry traite de la matérialité du corps, le met en rapport, le soumet au procès de la présence et rythme la fable. Entre les trois se partage l’instanciation narrative. Ils forment l’équipage du véhicule et non le tableau de la destination.