Ultima necat
Ivresse poétique
Marc Baron & Gaël Leveugle
William S. Burroughs – La Machine molle
Odeurs-fusées au dessus des lagons huileux – flocons argentés tombent dans un dédale de photos porno – banlieues d’une ville-ventouse – Odeurs de capotes anglaises vides, excréments, poussière noire – pantalon loqueteux jusqu’aux chevilles –
27 février 2025 à 20h – au LEM, Nancy
28 février 2025 à 18h – à l’Espace Bernard-Marie Koltès, Metz
Nous mettre en relation avec le réel
Il y a un théâtre qui maintient les images, un théâtre qui les
institue, et un théâtre qui les liquide pour remettre en circulation,
dans nos vies, les énergies vitales qu’elles recouvrent sans savoir les traduire. Le monde bruit de mille discours, de mille interprétations, qui constituent un sur-texte à nos expériences sensibles. Appelons ce sur-texte réalité. La réalité, dans ce sens, ce n’est pas le réel. Là où la réalité traduit des mises en narration de nos vies, le réel est — comme disait Lacan — une chose dans quoi on se cogne. Dans cette mesure il apparaît possible d’oser le paradoxe que le théâtre peut être un lieu où nous sortons du cours réaliste de nos existences pour nous mettre en relation avec le réel. En d’autres termes, l’enjeu politique du théâtre serait-il
exclusivement imaginaire; de porter nos imaginaires à la hauteur de notre réalité? En rajoutant du bruit dans le bruit, de la réalité à la réalité, ne risque-t-on pas d’entretenir le vacarme ambiant? Et si l’exercice immémorial de la poésie était tout simplement de mettre des coups de canifs dans la toile peinte de la réalité, pour laisser passer une lumière que nous ne verrions pas sinon?