photo: Estelle Blin

Comment perdre son corps

Stage professionnel conduit par Gaël Leveugle

Du 21 octobre au 1 novembre 2024

MJC Lillebonne, Nancy

Modalités
70h (10 séances de 7h)
10h-18h
20 personnes maximum

Tarifs

Professionnel: 1200 euros (prise en charge possible)
Individuels: nous contacter

Si vous souhaitez vous inscrire ou avoir plus de renseignement, si vous avez des questions sur le prix et le financement, que vous ayez des droits à formation ouverts ou non, écrivez nous et nous revenons vers vous très vite.

PERDRE SON CORPS
Perdre son corps c’est avant tout remettre en question ce que veut dire « représenter ». L’enjeu de la représentation est aujourd’hui jeté sur le tapis politique et se lie de façon croissante à des enjeux de progression des libertés et de l’inclusion sociale. Mais en deçà de cette strate culturelle doit impérativement se déployer un ouvrage sensible, artistique, poétique, capable de nous débarrasser des évidences avec lesquelles nous regardons le monde. Le théâtre ne peut se résoudre à une tribune, le jeu à un discours. Yves Bonnefoy le dit mieux que je ne saurais dire : Sans la poésie nous serions écrasés par l’incapacité des mots à dire autre chose que ce qu’ils désignent, à traiter de notre relation au monde, du sens qu’il y a à vivre. Il s’agit de représenter l’irreprésenté. Aller là où nous n’avons ni capacités préalables à jouer, ni capacités préalables à regarder.
Représenter l’irreprésenté. Voilà qui regarde autant les enjeux des recherches en représentation d’aujourd’hui que ce qui a toujours souhaité se nommer art avant que d’être culture. Cela implique l’acteur·rice au premier chef, et la question pourrait appeler une paraphrase du maître Zen à qui le disciple demande comment penser l’impensé : « Il ne s’agit pas de penser ». Il ne s’agit pas de représenter. Oui. Mais encore ?
Je vous propose de partager avec moi ma recherche artistique pour pour un jeu qui dépeuple les mots de ce qui les alourdit et les assourdit, libère les corps d’un jeu naturaliste qui ne peut renvoyer qu’à des représentations conformées, refonde le travail d’acteur·rice dans le sauvage. J’ai constitué en trente années de métier un attirail pragmatique, technique, fondé sur des exercices et analyses inventés, inspirés et piochés principalement chez Lecoq, Grotowski et dans la danse Butôh. C’est sur ces bases éprouvées que nous nous appuierons pour engager chacun·e dans un geste singulier.
Attendus :
Nous demandons à chacun·e de venir avec un texte de 5 à 10 minutes qu’il ou elle connaît sur le bout des doigts (ou de la langue). Ce texte doit avoir une dimension poétique (sans que ce soit obligatoirement de la poésie), c’est à dire qu’il doit pouvoir être lu sur plusieurs niveaux de langage. Par ailleurs nous vous ferons parvenir un texte qu’il conviendra d’apprendre car il sera abordé collectivement ainsi qu’un corpus de texte dans lequel vous pourrez piocher votre texte individuel si vous le préférez. Nous ne ferons pas de travail de table, nous serons au plateau. Il est préférable venir en tenue souple, mobile, de préférence sombre et sans dessins, logos ni écritures.
Contenu :
– Travail de la voix individuel et collectif. Mise en relation à l’espace. Engagement du corps.
– Préparation physique.
– Analyse, décomposition et articulation du mouvement
– Jeu choral
– Jeu individuel
– Comédie, registre tragique et registre bouffon
– Écoute et intelligence du texte dans l’audience
– Abord par la danse Butôh et les matières lecoquiennes du corps non idiomatique