ULTIMA NECAT
Sur ce site vous trouverez des informations sur nos spectacles en cours : Chutes, Lettres d’Amour de la Religieuse Portugaise, Un HOMME, Macbeth, Loretta Strong. Mais aussi des textes et images concernant nos spectacles passés : Vêpres, DACB, MC2, Rimbaud & Mallarmé. Vous aurez aussi des renseignements sur la compagnie, des données sur nos collaborateurs, des notes sur nos actions culturelles, des indications sur nos dates et rendez-vous, des directives pour nous contacter, des renvois vers nos photos ainsi que nos revues de presse.
ACTION CULTURELLE
La qualité des choses communes
L’action culturelle est une tentative de résoudre la question primordiale du lien. Je prends tel jeune de 17 ans en co-voiturage. Il me dit qu’il aime sortir, qu’il va au cinéma. Il se sent à l’aise. Mais quand il essaye d’aller au théâtre, il a un sentiment de ne pas être à sa place. D’usurper le fauteuil d’un autre. Le paysage dans lequel il s’aventure ne semble pas lui offrir d’inscription. Je viens moi-même d’une famille qui n’est pas coutumière des salles de spectacle. Mais j’ai eu la chance qu’on me donne les moyens d’être provoqué, et dans un cheminement complexe, qu’il serait tout autant ridicule d’estimer dû à mes seules qualités natives que tributaire de la seule pédagogie de maîtres que je n’avais pas choisis, j’ai pu me bricoler une inscription dans un paysage bien moins élitaire qu’il ne paraît — et tant mieux !—, mais des plus favorables à l’accomplissement de ma destination, comme disait Rousseau. L’action culturelle est une tentative de réalisation de ce que je fais. Je suis une personne lente. Je comprends ce que je fais quand je le fais, et, avec le temps, je trouve parfois les mots pour le formuler. Quand je le formule c’est généralement à l’usage des gens avec qui je travaille, des gens qui ont un métier de plateau. Ensemble nous élaborons nos paroles dans le cercle restreint de nos passions poétiques. Quand je projette l’objet de ces passions hors de ce cercle d’amis, dans un cercle profane, les mots dont je dispose deviennent inaudibles, il me faut renouer avec le langage perdu. Je dois aller puiser mes mots au fond d’une écoute qui, pour être profane, n’est pas moins intelligente que la mienne. L’objet de mes passions s’illumine alors des réciprocités du dialogue. Les choses à quoi j’œuvre se manifestent à moi sous un jour renouvelé, enrichies de la qualité primordiale d’être communes. L’action culturelle est une question de survie et d’éthique. Je travaille avec de l’argent public. Je fais de la création contemporaine, pour peu que cela puisse signifier quelque chose. Je ne peux me contenter d’entendre que ce que je fais est exigeant et difficile d’accès. Je n’en crois pas un mot, et j’en ai eu maintes fois la preuve contraire. La relation dont je parle plus haut doit aller dans les deux sens pour que le mythe du contemporain chiant soit abattu. Gaël Leveugle
Depuis 2016, nous avons mis au point un dispositif, sur la base de nos travaux sur les poésies de Rimbaud et de Mallarmé, qui nous permet de faire expérimenter, lors de nos interventions scolaires, aux élèves une approche contemporaine de la voix déclamée, transformée, en contexte sonore. Depuis 2019, nous avons ouvert un atelier de spectateur expérimental, le GAS* (*Groupe autonome de spectateur).