ULTIMA NECAT
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NOTE D'INTENTION - Un HOMME
Il y a une poétique qui correspond à ce refus du texte. À ce que Kantor appelait la dissolution du présent, que je préfère appeler la liquidation de la réalité. C’est cette poétique-là qui m’intéresse, peut-être plus que le discours du texte lui-même. C’est à partir de là que je commence à écrire mon texte. Le texte de Buko se défend tout seul, il n’a besoin ni d’avocat ni d’anthropologue. Nous n’appartenons pas au même con-texte. Je poursuis mon parcours de création, écriture et mise en scène, en empruntant la poétique bukowskienne. En ce sens — et dans le plus grand respect des mouvements que son écriture a engendrés — son texte me sert de pré-texte.
Qu’est-ce que vous entendez par prétexte ?
Un homme, c’est le titre d’une nouvelle de Charles Bukowski tiré de son recueil South Of No North. Dans cette petite histoire, Constance se pointe chez George, dans sa caravane, avec une bouteille de Whisky. Elle vient de quitter Walter. Les deux voient monter leur désir de se retrouver, mais dans le monde tel que le déplie Buko, ça n’est pas aussi simple que ça. C’est pas parce qu’on veut qu’on peut. C’est à partir de ce point physique, ce grand déséquilibre, grand bouleversement, tout au fond d’un petit corps, que nous travaillons. Par un artifice minimaliste, nous suspendons le temps pour nous consacrer à la narration de ce seul point, ce moment où on se lance vers l’autre ; le moment où on risque l’épiphanie de son désir. C’est minimaliste en ce sens que nous nous concentrons sur ce seul moment, sur une histoire rudimentaire. En revanche nous multiplions les actes performatifs qui donnent image de ce moment. L’écriture, le texte de la pièce, est la composition d’impressions rendues par différentes éclats d’un même ensemble. Nous employons la danse, l’acrobatie, du théâtre, la musique, la chanson, de façon diffractée et poreuse. On parle généralement dans ce cas d’un théâtre pluridisciplinaire voire transdisciplinaire. La métaphore efficace pour évoquer cette approche est celle d’un bouchon de carafe que l’on tourne dans ses doigts. On ne regarde qu’un seul objet mais on en perçoit une infinité changeante d’éclats, une infinité d’impressions.
Buko refuse le texte
1. La vie est un texte2. Nous voulons faire des trous dedans3. Bukowski est tragique, à sa façon4. Ce n’est pas vrai que quand on veut on peut5. Refuser le texte est le début d’une possible liberté6. Refuser le texte n’est ni facile, ni plaisant, ni confortable7. La liberté — ou une fête — n’a rien à voir avec la facilité, la plaisanterie ou le confort8. L’intégrité de notre désir est ce dont nous devons nous occuper avant toute chose9. Un spectacle — un poème — peut être une célébration plutôt qu’un discours10. Ne rajoutons pas de bruit au vacarme incessant de la réalité