ULTIMA NECAT
Sur ce site vous trouverez des informations sur nos spectacles en cours : Chutes, Lettres d’Amour de la Religieuse Portugaise, Un HOMME, Macbeth, Loretta Strong. Mais aussi des textes et images concernant nos spectacles passés : Vêpres, DACB, MC2, Rimbaud & Mallarmé. Vous aurez aussi des renseignements sur la compagnie, des données sur nos collaborateurs, des notes sur nos actions culturelles, des indications sur nos dates et rendez-vous, des directives pour nous contacter, des renvois vers nos photos ainsi que nos revues de presse.
Rimbaud & Mallarmé
Action Culturelle
NOTE D'INTENTION
En m’appuyant sur la récitation musicale de poèmes d’Arthur Rimbaud et de Stéphane Mallarmé, je développe des techniques de déclamation — quelles formes au XXIe siècle pour cet art tombé en désuétude ? — en musique. À chaque fois, je propose à un compositeur / improvisateur de se joindre à moi, pour une miniature, un instantané. Nous jouons hors plateau, dans les foyers, les cinémas, les bords, les médiathèques, les sous terrains. Nous cherchons ensemble de produire une écoute pour aveugles, des images dans les bruits et les mots. L’important, tout autant, c’est de donner voie — voix ! — à ce que ces poèmes transportent d’images lointaines, immémoriales, tragiques. Dans le nouveau, on reconnaît l’ancien.Avec ce projet, nous avançons par étape, à rebours des procédés usuels de création. Nous progressons dans la rencontre avec le public, dans cet espace réel du théâtre qu’est l’écoute conjuguée d’une assemblée de spectateurs. Ce que nous cherchons est en prise directe avec cette matière théâtrale — un lieu de transformation. Chaque musicien porte une différence dans son rapport et sa pratique, chaque public itou, et la question n’est donc pas de trouver un pli, mais au contraire de déplier, patiemment, et de plus en plus expertement jusqu’au poème de la représentation.Ce cycle de travail correspond également à une mise en jeu d’une réflexion de fond sur le format. Comment format de production et format de l’œuvre se tiennent ? Comment le geste aussi radical en son temps que celui du plasticien Carl Andre — qui décidait de ne pas avoir d’atelier, de ne produire que sur et à partir du lieu d’exposition et de ne pas conserver d’œuvres à lui — a pu changer l’art ? En avançant très humblement à l’endroit du théâtre, quel changement cela permet que de venir dans la chose qui se cherche avant que d’être trouvée, mais avec l’intégrité dune recherche qui la contient ?
LE PROJET
Ce sont des miniatures, des instantanés performatifs, brefs et légers techniquement, jouant ici ou là, hors-spectacle (levers de rideaux, médiathèques, festivals, etc.). Elles seront à chaque fois le terrain, pour moi, d’une collaboration nouvelle avec un musicien, compositeur, improvisateur, différent, sur un ou plusieurs poèmes choisis pour l’occasion dans les œuvres de Rimbaud et de Mallarmé. Elles seront, pareillement, l’opportunité de partenariats avec des lieux d’accueil à chaque coup nouveaux. Les choix des poèmes, des modalités de production et du format se feront en concertation dans ces équipages inédits. Ces petites et/ou moyennes formes s’inscrivent dans mon travail de recherche sur la métrique, la performance vocale et physique et le rapport parole/musique dans les esthétiques contemporaines. Elles sont pensées pour offrir, dans une suite discontinue, une multiplicité de rencontres. Rencontres nouvelles entre artistes, rencontres nouvelles entre stylistiques, rencontres nouvelles entre équipes de création et équipes d’accueil, rencontres nouvelles avec les publics, rencontres nouvelles avec le jeu. Ces développements esthétiques, ces questionnements sur le format, sur le lieu et sur l’adresse sont au cœur des prospections de la compagnie, depuis ses derniers spectacles jusqu’à ses prochains (Tarantino, Copi, Bukowski et Shakespeare). Les miniatures Rimbaud&Mallarmé offrent une suite distincte, mais contigüe à ces pièces. Elles tressent avec eux une continuité organique de recherche que la création de spectacles usuels seule permet mal, de part la complexité et l’étirement de leurs productions et diffusions. Au demeurant, elles nous permettent une variété heureuse dans les objets de médiation, car elles offrent des entrées repérées, enracinées et élémentaires aux esthétiques contemporaines telles que nous nous efforçons de les frayer dans la continuité de nos travaux.Gaël Leveugle